14 novembre 2023

Le voyage de Jacky : une envolée musicale de Sylvain Bouttet, qui filme Jacky Molard et les siens.

La voix du réalisateur, Sylvain Bouttet, monte doucement de l'habitacle de sa voiture. Dehors, la neige, les sons étouffés par la ouate blanche : « La musique se joue du temps. Cet air de tha mi sgith tourne dans ma tête depuis 40 ans, comme en rêve... »


 

Le voyage de Jacky peut commencer. On sait que ce Sylvain, grand amoureux de la musique, va nous emmener à la rencontre d'un musicien qu'il admire : Jacky Molard, violoniste. Le Jacky n'est pas un animal facile à attraper. Sylvain va s'approcher de ses frères, le talentueux piper Patrick Molard, et le percussionniste non moins doué Dominique Molard. C'est qu'il s'agit d'une histoire de famille, chez les Molard, et on les retrouve ensemble, dans la maison familiale de Saint-Malo.

On apprend que Jacky s'est formé en autodidacte sur un violon donné par Patrick. On fera un détour par l'île de Skye, où la chanteuse Christine Primrose nous redonnera à entendre le fameux air écossais tha mi sgith, que Stivell jouait à l'Olympia. On aura compris que la musique voyage, et que Jacky, non seulement musicien mais compositeur acharné et arrangeur de morceaux, n'aura de cesse d'aller traquer des thèmes partout dans le monde : îles celtes, Roumanie, Mali, Bénin.


 

Auparavant, installé en Centre-Bretagne, il aura fait le tour des mélodies de ce terroir, toujours en très bonne compagnie : Annie Ebrel, Erik Marchand, Jean-Michel Veillon, Christophe Le Menn, Marcel Guilloux, puis Hélène Labarrière. Cette dernière a une très jolie façon de formuler ce qui met en mouvement Jacky : la tradition, ça n'a de sens politique que si elle accepte la transformation, c'est à dire le présent ; et au présent, on est en contact avec d'autres musiques...

Au gré des rencontres, au fil des ans, Jacky s'est affranchi des barrières de genres, de styles, de géographies. Touché par la grâce, et sûrement au prix d'un énorme travail, il invente des passerelles musicales de toute beauté. La musique se joue de tout. Merci au réalisateur mélomane Sylvain Bouttet.