Les enfants d'après

Un bijou de fiction, une fable universelle pour parler des séquelles de la guerre. 

Le titre en anglais est explicite : Playing soldiers. Il dit combien des enfants ne se relèvent pas d’un conflit meurtrier. Le film avait été sélectionné pour Cannes en 1968, mais pas de palmarès pour cette édition. Pas de chance pour Bato, qui semblait toujours porter avec lui ce poids du destin qui ne s'accomplit pas.

Bato Cengic met en scène des orphelins adolescents, réfugiés dans un monastère, sous la houlette d'un directeur qui s'avère compréhensif. Pourtant, ils continuent à jouer à la guerre, et leurs jeux sont cruels, directement hérités des luttes des Partisans. L'arrivée d'un jeune garçon va troubler ces jeux, même si l'enfant cache avec la complicité du directeur ses origines allemandes. Il sera démasqué, jugé, exclu violemment.

Le film, en noir et blanc, avec une photographie superbe, est vraiment inoubliable. Un François Truffaut, qui aurait grandi en Bosnie, et intégré tout Chris Marker… A notre connaissance, le film n'a jamais été remontré depuis 2006, lors de l'édition du Festival de Douarnenez dédiée aux Balkans, et où Bato accompagnait sa copie. Bato Čengić est hélas disparu peu de temps après, et sa copie aussi...