Trois films sur des femmes au travail : Brésil, Bretagne, Kabylie. Pour un matrimoine bien vivant.
Le hasard des calendriers fait bien les choses. Il y a deux semaines, j'ai croisé au Festival de Douarnenez Héloïse Prevost, jeune sociologue et réalisatrice toulousaine, qui a fait ses recherches au Brésil et m'a proposé son film, tourné et produit avec le Mouvement de Femmes rurales travailleuses, du Nordeste. Si le film Femmes rurales en mouvement est singulier, c'est que toutes ces femmes conjuguent une incroyable énergie pour tout mener de front : agriculture, vie de famille, combats contre le patriarcat, l'homophobie, l'agriculture intensive et polluante. Jamais victimes, toujours prêtes à se former, à croire au collectif. Cela résonne chez nous.
La semaine suivant, Anne Gouerou, réalisatrice d'un portrait de Joséphine Pencalet en ligne sur BED, me proposait de remettre en lumière le film Un tu glas, un tu gwenn, collectage de paroles d'ouvrières d'usines de conserveries. Des paroles précieuses, qui soulignent comment ce combat de la fin 1924 ( dont on va donc fêter le centenaire sous peu ), une grève de femmes de six semaines pour améliorer leurs conditions de travail, se déroulait en breton. Un fait que l'on a tendance à oublier, rajoute Anne Gouerou. Le slogan "Pemp real a vo" est là pour nous le rappeler. Outre cette grève, les vieilles dames interrogées par une poignée d'écoliers bilingues rappellent les conditions difficiles dans lesquelles elles ont travaillé à la friture.
Et début août, reprenant contact avec Habiba Djahnine, réalisatrice algérienne sont nous aimons les films, et formatrice au sein de son pays, nous découvrions avec bonheur le film Nnuba de Sonia Kassi. Cette dernière nous emmène dans les pas de bergères de Kabylie, qui manient aussi bien la façon de rassembler le troupeau que l'art de déclamer poèmes et chansons, qu'elles improvisent parfois. Un moment de poésie totale, qui nous ramenait à Anjela Duval...
Ces femmes n'ont pas fini de nous impressionner.