Peuple

Basques

Une population européenne ancienne.

Le Pays Basque conserve le témoignage d’un peuplement humain ancien : entre 300.000 et 40.000 av. J.-C., une quarantaine de sites atteste de la présence de l’Homme de Néandertal.
Les scientifiques sont mieux renseignés sur le Paléolithique supérieur (entre 45.000 et 10.000 ans) : les grottes d’Isturits (Basse-Navarre), de Santimamiñe (Biscaye) et d’Ekain (Guipuzcoa) sont des gisements importants de l’art pariétal.

Il y a 10.000 ans, l’agriculture s’est enracinée dans plusieurs endroits du monde et en particulier au Moyen-Orient : les gens ont su comment travailler les sols, cultiver les céréales, les densités de populations ont alors considérablement augmenté et entraîné un déplacement des agriculteurs du Moyen-Orient vers l’Europe.

Deux populations se rencontrent alors en Europe, la population européenne paléolithique de chasseurs-cueilleurs d’une part et la population originaire du Moyen-Orient d’autre part, qui amène sa technologie (agriculture). D’après l’étude des marqueurs génétiques (groupes sanguins, ADN mitochondrial, chromosome Y), la population basque est la plus proche, génétiquement, des anciennes populations européennes avant l’arrivée des agriculteurs du Moyen-Orient.

Un certain nombre de linguistes pense que les langues indo-européennes ont été amenées en Europe de l’Ouest par les agriculteurs moyen-orientaux. La langue basque (euskara) existait bien avant l’arrivée des indo-européens, même si nous ignorons à quoi elle ressemblait alors (les premiers témoignages de sa présence datent d’il y a 2.000 ans).

Une langue commune, l’euskara

L’euskara a des ressemblances lexicales et grammaticales avec des langues non indo-européennes d’Europe ou d’autres continents sans avoir pour autant de parenté attestée avec elles. Pour cette raison, on dit qu’elle est une langue isolée.
Elle fait lien entre les habitants du Pays Basque de par l’existence d’une littérature orale (poésie, improvisation, chant, théâtre) et écrite (le premier livre est paru en 1545) riches.
Il existe depuis 1968 une langue basque littéraire unifiée (créée par l’Académie de la langue basque) qui sert de trait d’union entre les Basques des sept provinces.

La langue basque est enseignée depuis 1954 en Pays Basque sud (versant espagnol) et 1969 en Pays Basque nord (versant français). Les ikastolas (système d’immersion) ont été les pionniers en la matière.
En 2016, 9.852 enfants du primaire du Pays Basque nord, soit 38,3 % des enfants scolarisés, bénéficient d’un enseignement immersif ou bilingue de la langue basque.
La langue basque est également enseignée aux adultes grâce à des organismes d’apprentissage et d’alphabétisation comme AEK en Pays Basque nord (1.300 élèves).

Le Pays Basque aujourd’hui

  • Un territoire de plus de 20.000 km2, situé sur deux États : la France et l'Espagne.
  • Une population dépassant les 3 millions d'habitants dont 290 000 en territoire français et 317.000 prévus à l’horizon 2020. 2/3 des habitants du Pays Basque nord ou français vivent sur l'agglomération littorale, notamment sur Bayonne-Anglet-Biarritz.
  • Sept provinces historiques : le Labourd (Bayonne/Baiona), la Basse-Navarre (Saint-Jean-Pied-de-Port/Donibane Garazi) et la Soule (Mauléon/Maule) sur le versant nord, la Biscaye (Bilbao/Bilbo), le Gipuzkoa (Saint-Sébastien/Donostia), l'Alava (Gasteiz/Vitoria) et la Navarre (Pampelune/Iruñea) sur le versant sud.
  • Trois cadres institutionnels différents :
    • Les trois provinces du Pays Basque nord (Labourd, Basse-Navarre et Soule), faisant partie avec le Béarn du département des Pyrénées-Atlantiques, connaîtront à partir du 1er janvier 2017 une nouvelle organisation territoriale : une intercommunalité basque unique est à l’étude.
    • Les quatre provinces du Pays Basque sud jouissent depuis 1979 d’un statut d’autonomie. La Biscaye, le Gipuzkoa et l’Alava forment la Communauté Autonome Basque. la Navarre constitue à elle seule la Communauté Forale de Navarre.
    • Une « 8ème province basque » : le Pays Basque a vu dès le XVIème siècle s'exiler ses enfants, notamment vers les Amériques. Partis un jour pour découvrir, innover ou tout simplement survivre, ils sont aujourd'hui dix millions à travers le monde et forment une diaspora fidèle à sa terre d’origine.

Un vouloir-vivre collectif

Les sept provinces historiques du Pays Basque ont eu, au cours des siècles passés, des évolutions politiques propres qui les ont parfois éloignées, parfois rapprochées.

Aux fondements d’un socle commun aux sept provinces :

  • un système politico-juridique (régime des fors, assemblées de pays) qui a profondément marqué la société basque jusqu’à la fin du XIXème siècle et qui est réactivé aujourd’hui par des formes d’organisations solidaires, notamment sur le plan de l’économie, de la culture, ou du politique.
  • Une langue commune parlée par 30 % des habitants et qui reste le ciment fort : autour d’elle s’agrègent de très nombreuses manifestations et pratiques culturelles.
  • Un désir de vivre et de construire ensemble qui fait que, même si le Pays Basque accueille 34.000 visiteurs par jour et que sa croissance démographique (+1,23 % par an contre +0,65 % en France) est uniquement liée aux nouveaux arrivants, il reste un Pays et non un simple lieu de villégiature.

Pour en savoir plus....

Jetez un coup d’œil sur :

  • Xamar, Orhipean, le pays de la langue basque, éditions Pamiela, 2006.
  • Dictionnaire de culture et civilisation basques, Elkar-Arteaz, Bayonne 2013.

Cliquez sur :

Cinéma basque - eke/icb

Le dossier Euskal Zinema (Cinéma basque) réalisé par Joxean Fernández de l’Euskadiko Filmategia (Cinémathèque basque)

La plateforme Kimuak, qui réunit des court-métrages basques

et pour aller vers d'autres horizons...

Terexa Lekumberri, responsable du service patrimoine à Euskal kultur erakundea (institut culturel basque)